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"De la Joie pure jaillit toute la création.

Par la Joie elle est soutenue, vers la Joie elle se dirige,

et à la Joie elle retourne."

Proverbe sanskrit.

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Les Trois Poisons : La Colère

Dans la roue de la vie la colère est symbolisé par le serpent. Il fait le mal, répand son venin. Il est aussi la colère qui rampe en soi-même. Comme le deuxième, ce troisième poison est là encore issu de l’ignorance.

Cette semaine on discute le troisième poison : la colère ou aversion.


Dans la roue de la vie l’aversion (dvesa : antipathie, haine, colère) est symbolisé par le serpent. Il fait le mal, répand son venin. Il est aussi la colère qui rampe en soi-même. Comme le deuxième, ce troisième poison est là encore issu de l’ignorance.


La colère est est décrite comme un filtre déformant qui nous empêche de voir la réalité telle qu'elle est. Elle est né de l'ego et induit les passions irrationnelles. Elle ne se manifeste pas seulement au travers d'explosions de colère, mais également à travers le ressentiment, l'envie, l'instinct de rivalité et de domination, la méchanceté, ainsi que tous les fonctionnements destructeurs d'un ego blessé.


Comme l'avidité est la résultat d'attachment à des objets; ce troisième poison, la haine, la colère, jalousie, est toutes les émotions qui nous font repousser un état ou un objet.

La psychologie s’accorde pour dire que l’être humain dispose de quatre émotions de base : la joie, la colère, la peur et la tristesse. Chacun ayant leur utilité :


1. La joie sert de moteur à l’envie de vivre et de progresser. Elle est source de motivation et de santé (La médecine découvre actuellement à quel point le moral joue un rôle important dans le pouvoir de guérison).


2. La colère sert à chasser l’intrus, à trouver et à mettre ses limites, bref à défendre son territoire et ses valeurs.


3. La peur signale un danger qui nécessite la mise en place de protections ou une nouveauté qui demande plus d’information et de préparation.


4. La tristesse permet de clore une période de vie et de « tourner la page ». Elle est adéquate chaque fois que nous avons un « deuil » à faire, que ce soit d’une situation ou d’une personne.

Comme les autres poisons, face à la colère, on devrait cultiver l'opposée; la compassion, la bonté et l’amour universel.

Mais le bouddhisme, comme la psychologie nous dit qu’il n’est pas possible de transformer nos émotions d’une manière rationnelle par l’intellect. Le bouddhisme dit que nous devons en comprendre leur nature. En effet si le premier pas est la Sagesse (l’inverse de l’ignorance, telle que nous l’avons vue avant) qui est l’abandon de l’attachement à l’ego, l’égocentrisme, la croyance en un ego solide, durable et indépendant, la deuxième étape est la pensée juste ou émotion juste (donc sans haine, avidité et ignorance).

Nous ne pourrons pas progresser sur la Voie, tant que nous n’aurons pas réussi à transformer notre nature émotionnelle. Et nos émotions étant plus fortes que la raison, nous devons nous assurer de leurs concours. Pour cela on examine son esprit avec la sagesse-connaissance qui nous permet de comprendre comment les deux émotions/poisons d'avidité et de colère sont issues de la première: l’ignorance qui fait baser notre vie sur l’égocentrisme .


Et c’est la voie du cœur. Les émotions ne sont plus alors vues comme une perturbation mais comme l’indication du chemin à suivre pour trouver notre Nature de Bouddha.

« La nature fondamentale de l’esprit est souvent appelée dans le bouddhisme : la « nature de Bouddha », ou « véritable nature » ou encore « esprit ordinaire » ou « esprit naturel ». Mais pour le comprendre il faut en faire l’expérience directe, pour l’expliquer le Bouddha avait recours à des contes ou des métaphores, comme de savoir ce qui a le plus de valeur : la pépite enfouie dans la boue ou celle qui est nettoyée ?

Chaque fois que nous éprouvons de la peur, de la jalousie, du désir ou toute autre émotion qui contribue à notre sensation de vulnérabilité nous devrions nous donner une gentille tape dans le dos, car nous venons de faire l’expérience de la nature illimitée de l’esprit. Les pensées telles que « je suis laid », « je suis stupide » etc. ne sont rien d’autre qu’une sorte de boue neuronale qui obscurcit temporairement les qualités lumineuses de la nature de bouddha ou de l’esprit dans son état naturel. »


-Yongey Mingyour Rimpoché


La méditation est une voie royale pour pour entrer en contact avec ses émotions avec authenticité, c’est à dire en se donnant le droit de les ressentir sans honte ni culpabilité, puis apprendre à écouter le message qu’elles transmettent.


Pour nous aider à aborder ces émotions le bouddhisme nous propose deux manières de les regarder suivant leur action sur l’esprit.


« Il y a trois catégories d’émotions : positives, neutres & négatives :


  • les positives comme l’amour, la compassion, l’amitié, la loyauté, renforcent l’esprit, accroissent la confiance et augmentent la capacité de secourir ceux qui ont besoin d’aide.

  • Les émotions négatives, comme la peur, la colère, la jalousie, le chagrin ou l’envie, ont tendance à nous affaiblir, à saper notre confiance en nous-même et à faire croître nos peurs.


  • Les émotions neutres sont des réactions mitigées qui ne sont pas plus qualifiables que celles que l’on peut ressentir devant un crayon ou une agrafeuse.


Si les émotions sont positives, portez votre attention à la fois sur le sentiment et son objet.

A l’inverse pour les émotions négatives, si vous prêtez attention à l’objet, vous risquez de renforcer votre impression que la personne, la situation ou la chose qui vous fait réagir est mauvaise en soi. Il faut donc prêter attention à l’émotion elle même et non à son objet. Contentez vous de la regarder. Vous pourrez voir qu’elle n’est pas aussi grande et forte que vous le pensiez.

Chaque affliction mentale est le point de départ de la sagesse. »

-Yongey Mingyour Rimpoché


Quand enfin on arrive à voir les émotions telles qu’elles sont, sans (auto)jugement, nous pouvons prendre conscience que chacune d’elles nous parle d’un besoin satisfait ou insatisfait. La Sagesse nous amène à saisir l’importance ou la frivolité de ce besoin et en fonction de cela, il nous reste plus qu’à passer dans l’agir, à exprimer des demandes pour combler notre besoin ou prendre conscience qu’il ne peut être satisfait, en tant qu’adulte responsable, nous devons savoir que tous nos besoins ne peuvent être satisfaits.


Cette semaine je vous demande de réfléchir sur ces trois poisons et les rôles ils ont dans votre vie. Réfléchissez sur vos emotions et qu'est qu'elles peuvent vous apprendre. Mais surtout prenez un peu de temps pour développer la compassion et l'amour dans votre cœur et trouver des moyens pour les partager aux autres et à vous même.


Je remercie Yongey Mingyour Rimpoché et les sites lungtazen.wordpress.com, jepense.org, et soka-bouddhisme.fr pour la sagesse qu'ils ont partagé que je peux ensuite transférer à vous.


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